La manière dont Monsieur Sarkozy a accueilli avec une extrême familiarité (1) le candidat démocrate américain Barack Obama (2) lors de son passage à Paris a surpris d'abord par son aspect bien peu diplomatique et ensuite par l'importance d'un copinage que nous ne soupçonnions pas.
Sur l'aspect diplomatique, on
aura évidement relevé le peu de retenue dans le
comportement et les déclarations de l'hôte
qui tranchent avec la
neutralité qui doit être celle d'un chef d'Etat
recevant une personnalité étrangère, à plus
forte raison quand il s'agit d'un candidat à une
future élection
présidentielle.
Comme nous sommes
maintenant habitués à la "classe"
naturelle dont fait preuve Nicolas Sarkozy lors de ses
rencontres diplomatiques, nous n'avons pas été
surpris (3).
Par contre, le second aspect pourrait se révéler beaucoup plus instructif qu'il n'y parait. C'est ce que suggère l'article d'Aïssa Hirèche qui relève avec acuité que les effusions du président français pour Barack Obama sont plus proches de la certitude d'avoir affaire à un alter-ego - c'est à dire le futur président des USA - qu'à l'expression d'une préférence par rapport à John Mac Cain, théoriquement politiquement plus proche. C'est aussi ce qu'à relevé l'Etat Major de ce dernier (4) dont on peut comprendre l'amertume si on se souvient de la forme très amicale si ce n'est fraternelle qui liait G-W Bush et Nicolas Sarkozy il y a à peine un an.
Nicolas Sarkozy serait donc dans la confidence des dieux ce qui n'aurait rien d'étonnant compte tenu du fait qu'ils lui tracent son parcours (5) et celui des locataires de la Maison Blanche (6). De ce point de vue, il est édifiant de noter que les deux seuls sénateurs qu'il ait rencontrés lors d'un voyage à Washington en 2006 alors qu'il était ministre de l'Intérieur, s'appelaient.... John Mac Cain et Barack Obama dont aucun observateur ne pouvait prédire à l'époque qu'ils seraient les deux candidats à la Présidence US en 2008 (7).
Quant à l'hypothèse judicieuse que fait Aïssa Hirèche en suggérant que le voyage de Barack Obama à Jérusalem puisse avoir été déterminant sur le "choix des dieux", elle me semble particulièrement pertinente parce que nous savons l'intérêt capital, le soin et les moyens dont dispose Israël pour que l'administration américaine - donc son chef - continue d'être la garante et la protectrice de son existence contre vents et marées, ce qui est évidement l'engagement et la préoccupation de Monsieur Obama (8).
Suivant cette logique et compte tenu du fait que toutes les grandes manipulations de l'histoire sont précédées d'une annonce accessible aux seuls initiés, le choix de la faire connaître à travers l'adoubement public et ostentatoire de Nicolas Sarkozy n'est pas incongru compte tenu du rôle effectif que ses deux familles - les USA et Israël - attendent de lui.
Cela étant, si l'avenir confirme cette analyse, il ne faudra pas oublier que le prochain président des USA sera aussi le plus apte à oeuvrer à la prochaine étape de la construction du nouvel ordre mondial géopolitique, économique et social, ce qui devrait faire réfléchir les optimistes qui voient en Barack Obama un espoir de modifier la finalité de la direction initiée par Monsieur Bush.
NB: Merci de signaler les liens inactifs. Une copie PDF de ceux-ci vous sera adressée.
(1)
Voir Nicolas Sarkozy vote pour son
«copain» Barack Obama
(2)
Voir le résumé de
la bio d'Heather
Lehr Wagnere (Barack OBAMA) sur le site
Bakchich: Barack
Obama : sa vie, son œuvre
(3)
C'est ainsi que la volonté débridée de
bousculer le discours diplomatique traditionnel peut le
conduire à prononcer des
incongruités comme: "depuis
trois décennies,
tous vos ministres des affaires étrangères n'ont
pas des
noms américains : madame Albright, Colin Powell, madame Rice",
ce qui est non seulement une méconnaissance de l'origine des
patronymes américains mais surtout une
stupidité à la limite de l'insulte pour les
personnes visées. Voir Sarko, french gaffeur (saison 2): Obama
à l'Elysée
(4)
Voir Nicolas Sarkozy choque l'état
major républicain
(5)
Voir l'analyse
édifiante et documentée de T.
Meyssan: Opération Sarkozy : comment la
CIA a placé un de ses agents à la
présidence de la République française
(6)
Voir mon commentaire
Derrière
l'illusion des marionnettes démocratiques
qui s'interchangent, se cache le véritable
pouvoir qui reste toujours aux commandes sur
l'analyse
documentée de T. Meyssan: La
continuité du pouvoir US, derrière la
Maison-Blanche
(7)
C'est ce qu'à rappelé Barack Obama lors de la
conférence de presse à
l'Elysée: Obama: "Sarkozy a le nez creux"
(8)
Voir: Reportage TF1 et les articles Barack Obama assume à
Jérusalem la relation spéciale Israël-USA
et Obama s’aligne sur la politique
israélienne et menace l’Iran