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Ce témoignage vécu de harcélement dans le domaine de la vie privée conjugale est générique car il montre les méthodes et le comportement double propres à tous les pervers harceleurs, totalement différent entre la relation sans témoin avec la victime et son attitude avec le monde extérieur. Il ouvre aussi sur le vide, les ambiguités et les incohérences de celui pour qui la manipulation est vitale.
Les victimes, hommes ou femmes, se reconnaitront certainement à travers le descriptif, les interrogations et les ressentis chronologiques que nous livre Anne-Marie. Ils puiseront aussi des motifs, des espoirs et des pistes dans la suite de son témoignage concernant sa reconstruction.
Une bibliographie sommaire sur le sujet a été ajoutée en marge du témoignage.
Ce témoignage peut être utilement complété par celui d'Alicia.


Pourquoi manifeste-t-il une telle cruauté à mon égard ?
Qu’ai-je fait pour mériter un tel châtiment ?

Ces questions je me les suis posée maintes fois avant de partir.
C’est mon instinct de survie qui m’a poussé à fuir, pour ne plus souffrir, parce que déjà affaiblie physiquement, je ne supportais plus qu’il me détruise moralement.
C’était également un ultime appel au secours.
Après j’ai voulu comprendre pour éviter de sombrer dans la dépression, pour me reconstruire.

Ce n’est pas possible.

Nous ne devons pas parler de la même personne : il est tellement gentil, tellement sociable, tellement facile à vivre…de plus, c’est un bon père, dévouéune pauvre victime
Faux, c’est un prédateur.
Il vous a berné…
Normal, il est très fort, peu de personnes arrivent à découvrir son jeu.

Mais qui peut témoigner d’une telle cruauté, d’une froide rationalité combinée à une incapacité à me considérer comme un être humain ?

Tel est le caractère et le comportement d’une personne faisant preuve de perversité.

Pourquoi une telle attitude ?

Dans le couple, le mouvement pervers se met en place quand l’affectif fait défaut, ou bien lorsqu’il existe une trop grande proximité avec l’être aimé.
M’a-t-il aimé et est-il capable d’aimer ?
Je pense qu’il voulait prouver qu’il était capable de retrouver quelqu’un, à ses proches et à son ex-compagne, par désir de revanche… .comme le prouve son empressement à me présenter sa famille, son ex famille et ses rares amis et connaissances. De plus, il avait besoin de quelqu’un pour assurer son intendance et celle de son fils.
Il n’a jamais vraiment eu de gestes tendres à mon égard, ni au départ , ni par la suite, sauf lorsqu’il était en demande sexuelle. C’est toujours moi qui allait vers lui, même en privé. En public, il ne tolérait aucun geste affectueux, à part me tenir par la main, peut être tout simplement pour montrer sa possession.
J’ignore s’il éprouvait quelques sentiments à mon égard au départ mais je devais correspondre à ce qu’il cherchait.
S’il m’a aimé, ce dont je doute, ce fut de courte durée.
Je crois qu’il est incapable d’aimer, qu’il manque de profondeur affective. Le refus de satisfaire mes besoins affectifs ne correspondait pas chez lui à un simple manque d’amour ou de tendresse mais à un désintérêt absolu de l’autre qui n’existe pas, ne compte pas, sauf s’il est utile.>

L’emprise

L’emprise est mise en place progressivement : au début, tout est parfait, presque trop, il tisse sa toile et lorsqu’il a réussi à vous séduire, que vous êtes déjà affectivement sa prisonnière, il peut vous maintenir dans une relation de dépendance.
Il impose son emprise pour retenir l’autre, mais il craint que l’autre ne soit trop proche, ne vienne l’envahir. Le message non dit est « je ne t’aime pas » mais il est occulté pour que l’autre ne parte pas et il est agi de façon indirecte. Le partenaire doit rester là pour être frustré en permanence; il faut en même temps l’empêcher de penser afin qu’il ne prenne pas conscience du processus, le paralyser en le mettant en position de flou et d’incertitude.
Cela lui évite de s’engager dans une relation de couple qui lui fait peur. Par ce processus, il maintient l’autre à distance, dans des limites qui ne lui paraissent pas dangereuses. S’il ne veut pas être envahi par l’autre, il lui fait subir pourtant ce qu’il ne veut pas subir lui-même, en l’étouffant et en le maintenant à disposition.
C’est une coque vide qui n’a pas d’existence propre; il cherche à faire illusion pour masquer son vide. N’ayant pas de substance, il va se brancher sur l’autre, comme une sangsue, essayer d’aspirer sa vie. Etant incapable de relation véritable, il ne peut le faire que dans un registre pervers, de malignité destructrice. Incontestablement, il ressent une jouissance extrême, vitale, à la souffrance de l’autre et à ses doutes, comme il prend plaisir à asservir l’autre et à l’humilier.

La manipulation

Dans la vie quotidienne, ces personnes immatures, égocentriques ont instinctivement un comportement manipulateur, jouant délibérément avec les émotions des autres pour obtenir quelque chose d’eux, afin de mieux les exploiter. Toute erreur ou maladresse sera pointée comme venant d’une intention maligne. L’autre est forcément mauvais. Leur violence est insidieuse, cachée, continue, jouant sur les émotions par des attaques verbales à petites touches (ironie, sarcasmes, moqueries). Il était particulièrement inventif dans ses insultes et savait toucher mes points faibles, ayant repéré mes « fragilités », comme ma précarité professionnelle et donc pécuniaire, mon désir d’enfant « frustré » .
Avec lui une discussion portant sur la relation était difficile, voire impossible, car il était obtu, insensible à mes émotions.
La violence psychologique des pervers n’est absolument pas impulsive mais, au contraire, instrumentale, dirigée vers un but précis. Elle n’est pas cyclique mais permanente, et il ne faut attendre d’eux ni demande de réconciliation ni excuses. Ils sont calmes froids et semblent toujours contrôler la situation. Leur comportement n’est pas conscient et délibéré mais compulsif : ils ont été obligés d’agir comme ça, parce que l’autre l’a cherché.

Le rôle de la femme

Il a une vision très rigide du rôle de l’homme et de la femme qui doit être soumise. Il a essayé de m’isoler affectivement, de me couper de mes parents et de mes amis. Etant très « intéressé », il n’a jamais tenté de me dissuader de travailler pour que je dépende de lui matériellement. Par contre, il voulait tout contrôler, il aurait aimé que je m’en réfère à lui pour tout, que je le laisse tout régenter. Il fallait faire ce qu’il voulait quand il voulait. Penser et dire comme lui.
Une conversation d’égal à égal était impossible car il se mettait toujours en position dominante, de celui qui sait.
Il m’acculait dans mes derniers retranchements. Tout ce que je faisais pour désamorcer un conflit était retourné contre moi. Si je réagissais en m’énervant, j’étais accusée de violence; si j’essayais calmement de trouver des solutions, il m’accusait de calcul. Il ne reconnaissait jamais qu’il s’était trompé car il ne voulait pas que son autorité soit affaiblie.
Tant que la femme accepte cette position inférieure, il n’y a pas de problème. Si elle résiste et essaie de s’exprimer, cela enclenche la violence.
Il attribue aux autres les défauts qu’il refuse de voir en lui.
Très susceptible, il suspectait des significations cachées ou désobligeantes dans mes commentaires ou à propos d’évènements anodins. Le moindre faux pas était stigmatisé sans aucune pitié et il était capable de déployer toute une série d’arguments imparables pour démontrer que j’étais dans mon tort. Il pouvait faire preuve d’une mauvaise foi colossale.
Toute attitude qu’il vivait comme une offense pouvait entraîner chez lui une rancune inflexible et destructrice.
Il garde une image flatteuse de lui-même se considérant comme irréprochable, alors que les autres sont mauvais.
Il se méfie de tout le monde et encore plus de ses proches, il cache ses émotions, craignant que ce qu’il considère comme des faiblesses, c’est à dire les sentiments tendres qu’il peut éprouver, soit utilisé contre lui. Il réprime ses affects pour se protéger des autres.

Il me faisait porter la responsabilité de tout ce qui n’allait pas.
Je pense même qu’il a tout fait pour me forcer à partir, pour me rendre responsable de l’échec du couple, pour se positionner en victime, comme il l’avait fait avec sa précédente compagne.

Vous ne vous doutiez de rien…

La violence perverse dans le couple est souvent niée ou banalisée, réduite à une simple relation de domination. Les agressions sont subtiles, il n’y a pas de traces tangibles et les témoins tendent à interpréter comme de simples relations conflictuelles ou passionnelles entre deux personnes caractérielles ce qui est une tentative violente de destruction morale et même physique de l’autre, parfois réussie.

Peut-il changer ? Aucun espoir…

Un individu pervers est constamment pervers; il est fixé dans ce mode de relation à l’autre et ne se remet en question à aucun moment. Même si sa perversité passe inaperçue un certain temps, elle s’exprimera dans chaque situation où il aura à s’engager et à reconnaître sa part de responsabilité, car il lui est impossible de se remettre en question. Ces individus ne peuvent exister qu’en « cassant » quelqu’un : il leur faut rabaisser les autres pour acquérir une bonne estime de soi, et par-là même acquérir le pouvoir, car ils sont avides d’admiration et d’approbation. Ils n’ont ni compassion ni respect pour les autres puisqu’ils ne sont pas concernés par la relation. Respecter l’autre, serait le considérer en tant qu’être humain et reconnaître la souffrance qu’on lui inflige.

Vous le connaissez : pas de panique.

Il est rarement violent hors du foyer car il ne s’attaque pas à plus fort que lui. Il peut même se montrer soumis, voire obséquieux avec ceux qui le dominent. Mesdames si vous le rencontrez, sachez le reconnaître, le démasquer et passez votre chemin. Vous qui croyez le connaître et l’appréciez, j’espère que connaissant la vérité, vous lui tournerez le dos…


Anne-Marie © Novembre 2006
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La suite du témoignage: Comprendre, Analyser, Valider, Accepter l'inacceptable et se Reconstruire

Bibliographie sommaire: (Voir Bibliothèque Harcèlement-Rumeur)

Le harcèlement moral - la violence perverse au quotidien - M-F. Hirigoyen (Bibliothèque Livre 9)
Les manipulateurs sont parmi nous I. Nazare-Aga 
(Bibliothèque Livre 12)
La pathologie narcissique J. Bergeret – Editions Dunod - 1996 (Bibliothèque Livre 14)
Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens R.V Joule et J.L Beauvois – (Bibliothèque Livre 15)
La jouissance de l'hystérique Lucien Israel (Bibliothèque Livre 16)
Les violences morales Nicole Jeammet (Bibliothèque Livre 17)
Pour en finir avec le harcèlement psychologique Christian Balicco (Bibliothèque Livre 18)
Le harcèlement moral F Ancibure et Galan-Ancibure – Milan - 2006 (Bibliothèque Livre 13)
Des perversions sexuelles aux perversions morales Alberto Eiguer (Bibliothèque Livre 23)
Echapper aux manipulateurs Cristel Petitcollin (Bibliothèque Livre 33)

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