Ce
n'est pas peu dire que les symboles ont pris le pas sur ce qu'ils
sont sensés illustrer, au point qu'ils deviennent les objets
d'un culte sacré auquel les vulgaires humains sont fermement
priés d'apporter respect et dévotion, surtout si
ces
symboles couvrent une réalité opposée
à ce
qu'ils représentent. Sur ce
point, le traitement réservé à Paris
à la flamme olympique des jeux 2008 est une
véritable caricature dont les traits sont
révélateurs de l'échelle des valeurs
de nos dirigeants.
Cela étant, le paradoxe dérisoire de ce symbole
d'humanité et de fraternité soustrait au Peuple
par une armée de
gardiens prêts à user de la force, comme s'il
s'agissait de
l'Arche d'Alliance, n'est en fait qu'apparent si on tient compte des
différents sens que prennent les symboles - parfois
diamétralement opposés - selon
que l'on en use en initié ou qu'on les subisse au premier
degré des illusions. En la matière, cette flamme
de
Liberté peut aussi être celle de l'Enfer.
En tous cas, n'en déplaise à ceux qui
s'offusquent que
l'on manifeste une plus grande vigilance pour
le respect des
droits de l'Homme qu'une béate
dévotion pour
les symboles de pacotilles, les parisiens après les
londoniens
et avant les californiens montrent qu'il y a des limites à
la
manipulation et au-delà, qu'ils ne partagent pas le culte
du modèle chinois qui fait tant vibrer nos
dirigeants
mondiaux.