Actualisée
le 30 mars 2011
Quand l'idée d'installer les premiers radars a été prise, un nouveau paramètre de risque est venu s'ajouter pour les automobilistes à ceux inhérents à la conduite de leur véhicule et à la maîtrise des règles simples du code de la route. Il convenait à présent de ne plus occuper ses yeux et son attention à la seule chaussée et à son trafic, mais d'y inclure les bas-cotés, les fossés et les buissons pour y déceler assez tôt le mouchard à trois pattes qui plomberait le budget des loisirs.
Déjà la critique principale portait sur l'aspect sournois du dispositif dont l'objectif de rentrées financières dans le trésor de l'Etat issues des contraventions, apparaissait le plus évident.
L'habitude et l'expérience aidant, ces radars embarqués puis fixes, ont été intégrés dans le mental du conducteur tant que leurs implantations gardaient une certaine logique dans les zones à risques d'accident, à tel point que l'effet dissuasif permettait d'en accepter volontier la présence en même temps que le pied droit relâchait la pédale par anticipation.
L'ampleur de l'attention
périphérique à la route a pris une
autre importance
quand les pandores ont commencé à remplacer
la stratégie dissuasive par la stratégie
commerciale en posant leur "flashs" dans des
endroits où les prises seraient les plus fructueuses, c'est
à dire là où leur présence
ne se justifiait pas pour des raisons de basse
sécurité, comme le bas des côtes
dégagées, les sorties de courbes ou les grandes
lignes droites des 4 voies.
On a même vu l'astuce consistant
à tirer profit du manque d'attention liée
à l'habitude affectant les usagers empruntant
quotidiennement la même route,
quand l'attrape-contraventions était
posté à 25 mètres
derrière un panneau fraîchement
installé
affichant sans raison logique
une vitesse autorisée
inférieure à celle indiquée depuis des
années à ces endroits.
Bref, les radars étaient dès lors intégrés dans le paysage des conducteurs essentiellement comme des instruments de ponctions financières où l'esprit de prévention et de sécurisation n'était que très peu perceptible par manque de crédibilité.
C'est à Monsieur Sarkozy, ministre de l'Intérieur, que l'on doit l'apparition de l'alibi sécuritaire - associé à la notion de délit voir de crime - qui cachait en réalité la mise en place d'une véritable stratégie d'augmentation du chiffre d'affaire des contraventions. Ainsi nous avons assisté au décuplement du nombre de radars de plus en plus sophistiqués en même temps qu'à une politique de diminution d'importance les vitesses autorisées, à l'explosion du montant des amendes et à l'apparition des quotas de contraventions pour les forces de l'ordre, à l'automatisation des condamnations par la déjudiciarisation des poursuites et à la suppression de leur gestion républicaine par la privatisation, ce qui correspond à une logique et à une volonté de profit.
Par ailleurs, cela participait aussi d'une stratégie de restriction des libertés et des droits républicains dans la forme et dans le fond, basée sur la peur et la culpabilisation qui sont les deux ingrédients pour faire accepter sans trop de révoltes le passage d'une société responsable et citoyenne à une société autoritaire et dirigiste.
Dès lors, il ne faut pas s'étonner que cette nouvelle génération de radars soit officiellement présentée par les autorités comme étant axée sur la mobilité et l'embuscade, termes militaires par excellence, et donc vouée à entrer dans le dispositif général et global de mise sous contrôle des citoyens avec la particularité de pouvoir facilement les condamner tous, un jour ou l'autre, en qualité de délinquants.
Pour preuve, on notera l'apparition non innocente du vocable délinquants routiers accolé à tous les auteurs d'infractions au code de la route fussent-elles mineures et dont la condamnation automatique n'est même pas prononcée par un Tribunal.
Visionner et diffuser le diaporama que j'ai reçu d'un internaute sur la nouvelle génération de radars "embusqués".
Lire aussi mes commentaires d'actualité:
Des
nouveaux radars pour permettre de condamner tous les citoyens comme
délinquants ?
Les radars routiers passent de la planque à la filoche
NB: Merci de signaler les liens inactifs. Une copie PDF de ceux-ci vous sera adressée.